Il y a maintenant une quarantaine d’années que le père Kim En Joong, dominicain, est l’aumônier de la maison Jésus-Hostie de Paris. Il prend ce rôle très à cœur, tant par sa fidélité malgré sa renommée mondiale, que par ses homélies qui cherchent à nous faire grandir dans la foi et dans notre vie religieuse, et par les multiples délicatesses dont il a le secret !
Aumonier, le Père KIM
En 2006, le père Kim arrive un matin avec une proposition audacieuse : nous accorder la grâce de refaire tous les vitraux de notre chapelle… Ce projet se réalisera en trois fois, le temps de réunir les fonds nécessaires. Ainsi notre chapelle est-elle devenue une cathédrale de lumière qui resplendit de couleurs tout au long de la journée, au fur et à mesure que le soleil vient illuminer chaque vitrail. « La continuité est importante », affirme t-il, il fallait donc n’en oublier aucun, à part les vitraux figuratifs placés de telle manière qu’ils ne gênent en rien l’harmonie de l’ensemble.
Le père Kim souhaitait « rendre hommage à Celui qui se fait tout petit », d’autant plus que notre charisme est celui de l’adoration réparatrice. « Jésus demande notre reconnaissance » et il fallait « que cette chapelle soit l’ambiance de la communion des saints qui adorent l’Agneau mystique ».
Chaque vitrail est un hommage : ceux du chœur, sont un hommage à chacune des Personnes de la Trinité, puis sur le côté, aux quatre évangélistes, aux trois vertus théologales et à des saints franciscains : saint François, saint Maximilien Kolbe et saint Bonaventure. Ces derniers ont bénéficié d’une nouvelle technique qui insère du relief dans le verre.
Aujourd’hui est en confection, toujours aux ateliers Loire à Chartres, la dernière série de vitraux : ceux qui se trouvent derrière l’orgue, car « Dieu est la plus belle couleur et le plus beau son. Les vitraux et la musique doivent créer une harmonie, harmonie et clarté. Les vitraux sont l’œil d’une église, d’une chapelle. Qu’ils soient non seulement le reflet de la lumière mais aussi une invitation au goût de la réalité d’en haut. »
Le père Kim En Joong, né en Corée en 1940, a étudié aux Beaux Arts de Séoul. Après son service militaire, il fut professeur de dessin, graveur, calligraphe (il apprit la calligraphie de son père dont c’était la profession), puis peintre avant d’entrer chez les Dominicains de Fribourg, où il prononça ses vœux définitifs en 1974.
Il permet à de nombreux lieux de culte de devenir des cathédrales de lumière, invitant au silence de la prière et de la contemplation : la basique Saint-Julien de Brioude, la cathédrale d’Angoulême, la cathédrale d’Évry, celle de Fontfroide et dernièrement, l’immense rosace composée de 187 éléments dans la chapelle du Kreisker à Saint-Pol de Léon.