Quelques Portraits
Treizième enfant issue d’une famille très simple, unie et profondément chrétienne, sœur Marie Simone a grandi dans le 17ème arrondissement de Paris. Après une école de puériculture, elle travaille un an dans une maternité comme « aide sage-femme » avant d’entrer au couvent. Au sein de la congrégation, elle a poursuivi sa passion de pouvoir donner la vie en étant tour à tour prieure de communautés puis prieure générale pendant 18 ans !
Sa vocation est née vers l’âge de 7 ans : « je veux être sœur en mission ! » avait-elle confié à sa maman. Fréquentant une école catholique, sa vie spirituelle a pu grandir avec le groupe de jeunes de son âge jusqu’aux années d’aumônerie. Cette vie spirituelle a toujours eu une grande importance dans sa vie de jeune : messe dominicale, chapelet, lectures spirituelles.
Sœur Marie Simone partait en colonie tous les étés avec les sœurs de Saint-Vincent de Paul présentes sur sa paroisse et après leur départ, avec les Franciscaines Réparatrices de Jésus-Hostie. Vers l’âge de 16-17 ans, une sœur lui pose la question de la vocation. L’idée a cheminé tout doucement, non sans épreuves. Elle s’est ainsi préparée petit à petit à la vie religieuse en posant des actes concrets au quotidien : arrêter de fumer, choisir le Christ plutôt qu’un jeune homme, … et pourtant, « j’aimais la vie ! » confie t-elle.
La nouvelle de son entrée, à 21 ans, ne fut pas très bien reçue : sa sœur juste avant elle était déjà entrée chez les Clarisses à Évian quelques années auparavant et son papa l’avait reniée. Sa maman, le choc passé, accepta volontiers cette nouvelle vocation et passa sa vie à aider son mari à effectuer ce même chemin.
Sœur Marie Simone a hérité de l’exemple de foi solide et profonde de sa maman. Sa devise, « c’est le Seigneur ! » correspond aux actes de foi à poser au quotidien, face à tous les imprévus. Elle demeure habitée et attirée par le mystère d’amour de la Croix et par la soif d’aider chacune de ses sœurs à grandir dans l’amour, à « re-naître d’en-haut » (Jn 3, 3).
Soeur Marie Catherine : la vocation de l’Epiphanie !
Sœur Marie Catherine, musicienne guitariste, pianiste, organiste et compositeur pour la Congrégation, est issue d’une famille catholique non pratiquante mais très artiste ! Son papa était saxophoniste et clarinettiste de métier ; sa maman, comédienne.
La vocation de sœur Marie Catherine est née un 6 janvier, jour de l’Épiphanie !Envoyée par sa maman pour aller chercher sa jeune sœur au patronage des sœurs Franciscaines Réparatrices de Jésus-Hostie, elle se décide à pousser cette porte, qu’elle boudait depuis plusieurs années, car dehors, il neigeait. L’accueil fut tellement chaleureux qu’elle y revint chaque semaine et y fonda un petit orchestre ! Après une retraite sur la vocation, organisée par les sœurs, résonna en cette jeune de 16 ans la question qui fut décisive pour elle : « pourquoi pas moi ?! »
Entrée au couvent à 21 ans, après avoir travaillé un an dans une maison de disques, elle se voit assez rapidement confier la liturgie. Elle avait à son actif des études de guitare, piano et solfège au conservatoire ; elle fut alors envoyée compléter sa formation : chant grégorien, harmonie et cours d’orgue. En plus de son activité liturgique, elle anime un groupe de gospel et dirige l’aumônerie de l’École de danse de l’Opéra de Paris.
En approfondissant le charisme de la réparation, elle découvre chaque jour davantage combien le Seigneur a donné et continue de donner des petits signes tout au long de la vie : attrait de prière pour certains pécheurs depuis sa jeunesse, importance de la communion des saints, souci pour le salut des hommes et sentiment de la Providence du Christ qui nous enveloppe au quotidien.
Soeur Marie Vianney : le “oui” sur le quai du métro !
Enfant unique élevée dans la Sarthe, elle revient sur Paris où travaille sa maman, à l’âge de 7 ans. Inscrite au catéchisme et au patronage, elle découvre les sœurs Franciscaines Réparatrices de Jésus-Hostie : « Je serai sœur ! » se dit-elle alors. À partir de ce moment-là, la vocation grandit avec elle.
Après sa profession de foi, les sœurs quittent sa paroisse et sœur Marie Vianney laisse tout tomber.
À 14 ans, elle retrouve les sœurs pour une colonie durant les vacances de Pâques : elle participe là-bas aux messes quotidiennes. En rentrant chez elle, « quelque chose me manquait», avoue t-elle. Prenant son courage à deux mains, elle se décide à retourner à la messe dominicale le dimanche suivant : après avoir fait trois fois le tour de l’église, en guettant pour ne pas se faire remarquer des copines qui circulent dans le quartier, elle capitule et rentre chez elle. Le dimanche d’après, elle pousse la porte de l’église, après les soigneuses vérifications de la semaine précédente !
Pendant quelques temps va cohabiter en elle l’envie de se marier et de fonder une famille, avec le désir d’être religieuse. Puis, les colonies avec les sœurs, les retrouvailles des amies de colonies dans le groupe de l’Amicale chez les sœurs, les réunions et réflexions avec les sœurs aideront sœur Marie Vianney à entendre l’appel du Seigneur.
Elle dira son « oui » sur le quai du métro ! « À chaque fois que je disais ‘oui’, j’étais en paix ; quand je disais ‘non’, je ne l’étais pas. Ce fut pour moi le signe. » Ce « oui » définitif fut prononcé alors qu’elle n’était encore qu’en classe de seconde. Après un bac de comptabilité pour en finir au plus vite avec les études et pour pouvoir travailler avant d’entrer, elle effectue des stages de discernement au sein de la Congrégation. Elle entrera en septembre 1985.
La réparation, « c’est vivre ce qu’il y a à vivre au quotidien, en y mettant de l’amour ». Sœur Marie Vianney a découvert petit à petit ce charisme de la réparation mais a toujours été très attirée par l’Eucharistie et donc par l’adoration. « Et puis, si le Seigneur avait voulu que je rentre ailleurs, il m’aurait fait connaître une autre congrégation ! »
Soeur Thérèse Emmanuel : un appel au delà de toute espérance
Sœur Thérèse Emmanuel reçoit une solide éducation dans sa famille puis dans les collèges et lycées catholiques qu’elle fréquente. Aînée de trois enfants, et seule fille de la famille, elle manifeste très vite des talents artistiques tenus de ses parents et grands-parents : musique, dessin et danse.
Si sa famille n’est guère pratiquante, sœur Thérèse Emmanuel est inscrite au catéchisme de la paroisse et reçoit une éducation chrétienne à partir du collège. C’est là qu’elle découvre les vies de saints en bande dessinée qu’elle dévore en attendant le début des cours chaque matin. Quelques saints l’attirent : Dominique Savio, Don Bosco et surtout, Thérèse de l’Enfant Jésus. « Si un jour Jésus m’appelle, je serai carmélite » pense t-elle dès la 6ème, attirée par la vie de prière et le dépouillement. L’année de 5ème est marquée par sa confirmation et par un désir assez fort d’embrasser une vie religieuse : les retraites effectuées dans des monastères ont éveillé le goût d’une vie retirée pour se donner au Christ et prier. Depuis le jour de sa première communion, la présence du Christ en elle grave une empreinte qui ne cesse de se préciser.
L’adolescence arrivant, sœur Thérèse Emmanuel conclut un pacte avec Jésus, pressentant que si elle continuait à lui ouvrir son cœur, il la prendrait tout entière pour lui : « tu peux m’appeler un jour mais s’il te plait, laisse-moi vivre ce que j’ai à vivre ! » À partir de ce jour là, tout désir et même toute pensée de vie religieuse disparurent totalement, au moins consciemment.
Après un bac avec mention, sœur Thérèse Emmanuel se lance dans la psychologie, attirée par le mystère de l’être humain et par une volonté de lui venir en aide lorsqu’il est blessé, de ‘réparer’ ce qui est blessé. Au cours de sa maîtrise, elle part pour une énième fois en tant qu’animatrice de centres de vacances durant les vacances de Pâques, avec les sœurs Franciscaines Réparatrices de Jésus-Hostie qu’elle ne côtoie que pour ces occasions. Depuis le mois de septembre, elle observait un phénomène curieux : chaque fois qu’elle ouvrait un magazine, jamais chrétien chez elle, elle tombait sur une photo, une publicité pour un livre de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, au point de se faire intérieurement la réflexion de ce phénomène étrange car trop répétitif. Or, recevant les papiers de départ pour la colonie, elle apprend qu’une halte se fera à Lisieux : quel étrange concours de circonstances !
À la fin de la colonie, l’appel a déferlé sous forme d’un torrent d’amour la transperçant de la tête aux pieds : « je serai religieuse » a-t-elle entendu résonner dans sa tête. Et toutes ses passions qui l’occupaient presque à mi-temps avec ses études, flûte traversière au conservatoire, solfège, orchestre de flûtes, orchestre de chambre, danse classique, danse moderne, danse contemporaine passèrent soudain au second plan : Jésus venait de reprendre sa place ; le pacte avait été respecté : sœur Thérèse Emmanuel avait pu vivre tout ce qu’elle avait à vivre au plus haut niveau des amateurs. Le vide croissant ressenti durant toute cette année venait enfin d’être comblé, « au-delà de toute espérance » selon les mots de sa sainte patronne, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus !